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Anecdotes sur la disgrâce de M. de Maurepas

Anecdotes sur la disgrâce de M. de Maurepas

 

Le Roi dit un jour à M. de Maurepas qu’il se débitait bien de mauvais vers dans Paris ; ce ministre fit réponse que M. Berryer faisait bien la police, mais que M. d’Argenson, père du ministre de la Guerre, n’avait jamais pu empêcher de débiter tous les mauvais vers qui se faisaient contre Louis XIV. Que ceux qui paraissaient aujourd’hui n’étaient que depuis le retour de M. le duc de Richelieu de Gênes, ce qui arrêta un peu S.M. laquelle témoigna beaucoup de froid à ce Duc, lequel prit le moment où le Roi était seul et supplia S.M. de lui en dire le motif ; le Roi lui déclara ce que M. de Maurepas lui avait dit. Ces deux courtisans sont toujours en butte l’un contre l’autre. [Cela] piqua M. le duc de Richelieu qui dit au Roi qu’il découvrirait l’auteur. Ce duc pria un faux frère d’aller souper chez Mme d’Aiguillon où le ministre allait tous les jours. Étant entre la poire et le fromage, on chanta et débita des vers libres et satiriques à l’ordinaire et le faux frère ayant découvert tout, s’en fut trouver M. de Richelieu pour lui rendre compte de ce qu’il avait entendu, ce que ce Duc fut reporter au Roi dans le moment.

Numéro
£0420


Année
1749 avril




Références

F.Fr.10478, f°320 - F.Fr.15153, p.96-97