Nouveau quadrille de la cour au sujet des affaires du temps
Nouveau quadrille de la cour au sujet des affaires du temps
Le Roi
Si je n’étais point trompé, je gagnerais toujours.
La Reine
Si j’avais été mieux conseillée, je n’aurais pas tout perdu.
Le Duc d’Orléans
J’ai beau jeu ; si j’étais hardi je ferais la volle.
Le comte de Charolais
Si j’étais le premier, je jouerais sans prendre.
Le comte de Clermont
Mon jeu ne vaut rien en cheville.
Le prince de Conti
Je n’ai bientôt plus ni fiches, ni contrats.
Le prince Édouard
Si l’on m’appelle, je ferai beau jeu.
Le chancelier
Avec spadille forcé, on ne fait pas la volle seul.
Le garde des Sceaux
Je me réserve pour les coups doubles.
Le maréchal de Noailles
J’ai de quoi jouer, mais je passe pour faire ma cour.
Le comte d’Argenson
J’ai vendu le Roi, on me doit la fiche.
Le clergé
Mon jeu n’est plus sûr ; j’ai bien des faux.
Le Parlement
J’ai beau jouer et suivre les règles du jeu, je suis toujours grondé.
La chambre royale
Quand on n’a pas l’esprit au jeu, on ne joue pas bien.
Le lieutenant civil
Avec quatre matadors et deux dames gardées j’ai perdu codille.
Le Châtelet
Je ne fournis jamais les cartes ni la lumière dans un tripot.
L’archevêque de Paris
Avec les as noirs, les plus ignorants peuvent se retirer d’affaire.
Les jésuites
À force de mêler, il faudra bien que le jeu nous vienne.
À Siam, le 34 janv. 1754
F.Fr.10479, f°349r-350r - F.Fr.21750, f°73r