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Nouveau jeu de quadrille sur les affaires du temps

Nouveau jeu de quadrille sur les affaires du temps


Molina

Je savais bien que mon jeu deviendrait à la mode par sa nouveauté.

Les jésuites

Il faut être bien hardi pour jouer contre nous, et bien fin pour prétendre gagner.

Les jansénistes

Comment jouer avec eux, ils ne font que tricher.

Clément XI

On m’en fait faire une grosse bête.

La Constitution

Il y a longtemps que je suis sur le tapis.

Innocent XIII

Je n’ai point été assez habile pour retirer cette bête.

Benoît XIII

J’ai assez beau jeu, je suis premier en carte. Mais je ne puis jouer sans prendre.

Le duc de Noailles

J’ai formé la partie, je me contenterai de conseiller sans jouer.

Madame de Gramont

Avec le plus petit jeu du monde, j’ai fait faire la bête. C’est le fin du jeu.

Le cardinal de Noailles

Il n’est pas difficile de me faire faire la bête ; je n’ai plus l’esprit au jeu.

Le cardinal de Bissy

On m’a chassé du jeu parce que je mêlais trop mes cartes.

Le cardinal de Rohan

Avec deux matadors, un roi et plusieurs triomphes, je n’ai pu que remettre la partie.

Le cardinal de Fleury

J’ai perdu codille pour m’être trompé de couleur.

Le cardinal de Polignac

Si j’avais cru que la partie eût été si longue, j’aurais volontiers cédé ma place à un autre.

Les évêques de Montpellier et de Senez

Sana aucun matador, nous nous sommes bien soutenus.

L’archevêque d’Utrecht

J’ai le plus beau jeu des cartes si l’on m’appelle.

L’évêque d’Auxerre

Quand on trouve deux matadors, on fait bien sauter les petits [?].

L’évêque de Saint-Malo

J’ai fait la bête pour avoir renoncé. Aussi s’est-on bien moqué de moi.

L’évêque de Soissons

Il y a longtemps que je joue, mais je n’ai tiré aucun profit du jeu.

Le père de Lignière

Il faut toujours jouer, peut-être à la fin pourrons-nous gagner.

Le concile d’Embrun

Avant de commencer la partie, nous étions sûrs de gagner.

L’archevêque d’Embrun

Je voulais jouer en rouge avec les deux as noirs, mais je n’ai pu attraper que le ponte.

Le Roi

Cette reprise est bien longue et commence à m’ennuyer. N’en verra-t-on jamais la fin ?

Le parlement

Si nous avions voulu profiter de notre jeu, nous aurions fait la vole.

Le chancelier

J’ai joué l’espadille forcée.

Le garde des Sceaux

Il y a plusieurs bêtes sur le jeu, j’en ai déjà tiré une grosse. Si mon bonheur continue, j’en pourrais bien tirer quelqu’autre.

Mrs les avocats

Avec notre conseil, il n’y a jamais de bête.

Mrs d’Armenonville et de Morville

Jusqu’ici nous avons toujours gagné, mais le jeu s’étant trouvé tout dans une main, nous avons fait une bête qui nous a fait perdre tout notre jeu.

Les potentats catholiques

Le jeu nous paraît malin ; nous nous soucions peu.

L’officialité

Nous avons bien fait de changer de cartes, mais notre jeu en devient maintenant plus beau.

Mrs les curés appelants

Qu’on fasse et qu’on dise tout ce qu’on voudra, nous jouerons toujours  tout sans changer de méthode.

Le père Quesnel

Avec mon petit jeu, j’avais pourtant gagné si j’avais eu un roi en main.

M. Petitpied

Je m’étais retiré bien finement, ayant laissé une petite bête sur le tapis.

Le lieutenant de police

Quelque jeu qui me vienne, je joue toujours mais je fais bien des bêtes.

Le public

Je ne fais que fournir les cartes et j’ai plus de profit que les joueurs.

Fin

Numéro
£0160


Année
1728




Références

Maurepas, F.Fr.12631, p.472-76 (variantes) - NAF.2483, p.178-79 - Chambre des députés, MS1421, f°181 - Lyon BM, MS 756, f°138-140


Notes

Une autre version, presque sembable, en £0080