A Monsieur de Miromesnil
Lorsqu’un prélat jadis en faisant la patrouille1
Aux remparts de Rouen enchaîna la gargouille,
Qui devenait homme, femme, enfant,
On ne peut exprimer les transports des Normands.
En son honneur on créa une fête,
La gargouille n’avait cependant qu’une tête
Tandis qu’on en voit mille à l’hydre des Français,
Dont Auguste éteint la voix
Pour à Miromesnil confier la balance.
Ce flambeau des Normands éclairera la France,
Extirpera les monstres de l’État
Et lui rendra tout son éclat.
Hâtons-nous donc au temple de Mémoire
D’élever un autel pour célébrer sa gloire ;
Plaçons Armand à côté du Romain,
Et pour inscription qu’on puisse lire en tête :
Ces deux amis du genre humain
Ont fait haro sur l’homme et sur la bête.
Suivi d’un Regret de Madame sur le départ du conseil supérieur de Rouen (386-88) non reproduit.
- 1À Monsieur Armand Thomas Hue de Miromesnil, président du Parlement de Rouen et garde des Sceaux de France.
F.Fr.15141, p.385-86