Discours au Roi
Discours prononcé au Roi dans sa tente à Pontachin sous Tournay, le 4 juin 1745
par M. le Camus, premier président de la cour des Aides, et commandeur des ordres de Sa Majesté
Sire,
Les conquêtes de V. M. sont si rapides qu’il s’agit de ménager la croyance des descendants et d’adoucir la surprise des miracles, de peur que les héros ne se dispensent de les suivre et les peuples de les croire.
Non, Sire, il n’est plus impossible qu’ils en doutent lorsqu’ils liront dans l’histoire qu’on a vu V. M. à la tête de ses troupes l’écrire elle-même au Champ de Mars sur un tambour ; c’est les avoir gravé à toujours au temps de Mémoire.
Les siècles les plus reculés sauront que l’Anglais, cet ennemi si fier et audacieux, cet ennemi jaloux de votre gloire, a été forcé de tourner autour de votre victoire ; que leurs alliés ont été témoins de leur honte et qu’ils n’ont tous accourus au combat que pour immortaliser le triomphe de leur vainqueur.
Nous n’osons dire à V. M. quelque amour qu’Elle ait pour son peuple, qu’il n’y a plus qu’un secret d’augmenter notre bonheur, c’est de diminuer son courage ; et que le Ciel nous vendrait cher ses prodiges, s’il nous en coûtait vos dangers, ou ceux du jeune héros qui forme nos plus chères espérances.
Clairambault, F.Fr.12713, p.197-98 - F.Fr.10477, f°259 - F.Fr.13658, p.27-28
Discours prononcé au Roi dans sa tente à Pontachin sous Tournay, le 4 juin 1745 par M. le Camus, premier président de la cour des Aides, et commandeur des ordres de Sa Majesté. Voir sa parodie en $3180