Les devises de la Cour
Les devises de la cour
Mgr le duc d’Orléans
Un ruisseau
Mon penchant m’entraîne
MM. les ducs du Maine et Toulouse
Un phaeton qui trébuche
L’ambition fait ma perte.
Le prince de Condé
Un rocher
Toujours dur.
Le prince de Conti
Un âne avec ruban doré
Le harnais vaut mieux que la bête
La duchesse de Berry
La chaux vive
Plus on la mouille, plus elle brûle.
Le chancelier
Une pomme
En tombant je me flétris.
Les ducs
Un tambour
Je ne vaux rien que battu.
Le maréchal de Villeroy
Un peintre du jeu de paume
A la besogne on connaît l’ouvrier.
Madame de Maintenon
Un rosier fleuri
Il n’est si belle rose qui ne devienne grattecul.
Le cardinal de Noailles
Une forteresse
La fermeté fait ma sûreté.
Les jésuites
Une montre
Mes mouvements sont secrets.
Le pape
Un bâton sec
Plutôt rompre que de plier.
M. Fourqueux
Un chien qui mord une lime
Mes efforts sont inutiles.
La chambre de justice
Un labyrinthe
Plus on avance, plus on s’égare.
Les rentiers
Un amour sur une foi au-dessus d’un précipice
Si la foi manque, l’amour périra.
M. de Pontchartrain
Une chaise à un cheval
Un animal me mène
M. Desmarets
Une bouteille cassée
Je ne suis plus bon à rien.
Les gens d’affaires
Un panier plein de puces
La garde en est difficile.
Le maréchal de Villars
Une cloche
Qui ne me voit m’entend.
Le maréchal de Bezons
Un caméléon
Le changement me plaît.
MM. de Noailles
Un chien qui court après deux lièvres
Qui trop embrasse mal étreint.
M. Roulier du Coudray
Un cœur attaché à un fil
Qui m’élève me soutient.
Le Conseil
Un vers luisant
Tout ce qui brille n’est pas or.
Les gens d’épée
Une flèche sortant d’un arc
Je fuis qui m’abandonne.
Les femmes de cour
Un oignon sortant de terre
Je cherche à me découvrir.
Le Parlement
Un poisson qui échappe d’une ligne
J’ai recouvert ma liberté.
Le clergé
Une girouette
Je tourne à tout vent.
Le père Le Tellier
Une flèche passant près d’un mur
J’ai manqué mon coup.
Le peuple
Un écho
Ma plainte est éternelle.
F.Fr.13656, p.55-56