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Copie de la lettre du cardinal de Fleury à M. Chauvelin

Copie de la lettre écrite par Son Éminence Mgr le cardinal de Fleury

à M. Chauvelin, du 21 février 17371

 

Monsieur, les liaisons qui ont subsisté entre vous et moi m’engagent à vous donner des marques de mon souvenir dans le malheur qui vous est arrivé. Je ne puis vous plaindre que de vous être attiré l’indignation du Roi ; mais si vous faites réflexion à votre conduite, vous sentirez combien peu elle est exempte de reproches. Le Roi vous honorait de ses bontés ; vous en avez mésusé au point de rompre les mesures que Sa Majesté prenait pour l’affermissement de l’Europe et de la tranquillité de ses peuples. Vous savez avec quelle ouverture de cœur, je me suis toujours comporté à votre égard. Malgré tout cela vous trompiez ma confiance de la manière la moins permise. Rappelez-vous, Monsieur, ce que je vous dis lors des premiers avis que j’eus de certaines intelligences. La manière dont je vous en parlai me donnait lieu d’espérer que la suite réparerait les premières démarches. Si j’étais seul à me plaindre de vous, j’y serais moins sensible ; mais le bien et le repos de l’État y étaient trop intéressés, et dès lors je ne pouvais plus être indifférent. Vous avez manqué au Roi, au peuple et à vous-même. Ce sont des vérités tristes à vous dire, et qui ne sont pas moins vraies. Cependant le Roi se contente de vous éloigner de sa personne, sans toucher à vos biens. Combien peu de princes, aussi justement offensés, en agiraient ainsi ; admirez la clémence de S. M. et, pénétré du regret que vous devez avoir, reconnaissez combien vous êtes heureux d’être sujet d’un maître aussi doux et aussi indulgent. Je suis, etc.

 

F.Fr13662 propose un ajout :

Autre du même au même sur le même sujet.

L’amitié que j’ai toujours eue pour vous m’a retenu jusqu’à présent à vous porter le coup que la conscience, la probité, l’honneur et le bien de l’État m’obligent de vous porter aujourd’hui. Signé : le cardinal de Fleury

  • 1On prétend que cette lettre n'a point été écrite par M. le Cardinal et que ce sont les ennemis de M. Chauvelin qui l'ont répandue dans le public (Arsenal 3133).

Numéro
£0176


Année
1737




Références

 Maurepas, F.Fr.12634, p.232-33 - F.Fr.13662, f°8r-9r - F.Fr.15231, f°173r - F.Fr.15140, p.47-49 - Arsenal 3133, p.377-78 - Lille, BM, MS 67, p32-35

 


Notes

Lettre  fictive. Violente attaque contre Chauvelin, accusé de tous les crimes.