Les vins de la cour

Du Roi, il y a de l’espérance, il n’est pas encore fait

Du Régent, diabolique et empoisonné

De M. de Chartres, de mauvais vin

De M. le Duc, rude et plat

De M. de Conti, il ne porte pas à la tête

De Mlle de Charolais, pétillant

De Mme la Duchesse, sur le retour

De Mme de Clermont, prêt à boire

De Mme de Conti douairière, querelleuse

De M. de Conti le jeune, il a le goût étranger

De Mme de Conti la jeune, bon pour le ménage

De Mme de Roche-Guyon, bon à mettre en perce

De M. le duc du Maine, de bonne garde

De M. le comte de Toulouse, mou

De M. le maréchal de Villeroy, plus il est gardé, meilleur il est

De M. le maréchal de Villars, il monte à la tête

De M. d’Huxelles, passé

De M. le prince de Vendôme, passé

De M. d’Harcourt, belle montre et peu de rapport

De M. le duc de Guiche, à deux oreilles

De Mme la duchesse de la Ferté, bon jusqu’à la lie

De M. le duc de Saint-Simon, guinguet

De M. le duc de la Force, sans verd

De M le duc de Noailles, frelaté,

De M. le duc de Tresmes, on ne sait ce que c’est

De M. le cardinal de Noailles, il ne se soutient pas

De M. le cardinal de Bissy, bourru

De M. le cardinal de Rohan, doucereux

De M. le cardinal de Polignac, brouillé

De M. le duc de Gesvres, nouveau

De Mlle de Polignac, il se laisse boire

De M. d’Aguesseau, douteux

De M. d’Argenson, plus de saison

De Mme de Villars, il tourne à la graisse

De M. Law, il tire sur la lie

De M. Le Premier président, falsifié

De Mlle de Rupelmonde, rappelle son buveur

De M. de la Vrillière, de la piquette

De Mlle… [sic] il gratte

De M.  l’abbé Dubois, malfaisant

De M. le Blanc, il est coupé

De M. de Noyon, gâté

De M. de Nesle, de toute saison

De tout le parlement, de la ripopée

Du peuple, il est encore au pressoir.