Sans titre
Le prince travesti, M. le comte de Clermont.
Il est abbé et jouit de plus de trois cent mille livres de bénéfices ; il est cependant en habits brodés et galonnés, avec une bourse à ses cheveux, et de plus est lieutenant général des armées du Roi, à la vérité avec dispense et permission du pape.
La fausse prude, la princesse de Carignan.
Elle fait la dévote, elle est intime du cardinal, et ne cherche qu’à faire réussir des affaires pour de l’argent.
Jodelet maître et valet, le cardinal de Fleury.
Il gouverne le royaume, et n’est que le valet du Roi comme ministre.
Crispin rival de son maître, M. Chauvelin, ci-devant garde des Sceaux.
C’est le cardinal qui l’a élevé à toutes ces dignités, et il aurait bien voulu prendre sa place et son empire sur l’esprit du Roi. Il lui a manqué et l’a trompé en une infinité d’occasions, le cardinal le reconnaît de plus en plus.
Autre rébus sur lui : Un élève de la grande troupe du sieur Le Pelletier a fait un saut périlleux, on le donne en quatre.
Il a été avocat général et président à mortier au Parlement ; ainsi c’est un élève du Parlement. Pour le saut qu’il a fait, il est effectivement très périlleux.
Le Médecin malgré lui, M. Pâris de Saint-Médard, réputé saint.
On lui a, en effet, fait faire [170v fin] [170r début] des cures et des guérisons à quoi il ne pensait guère.
Barbier, Journal, février 1737.
Fragments d'une facétie en prose, comme il s'en trouve au moins trois variations sur le même thème d'un jeu sur des pièces de théâtre. Repris par l'avocat Barbier qui l'assortir de ce commentaire : "Il y a toujours des gens oisifs qui se divertissent aux dépens des grands ; on a fait des applications de titres de comédies sur plusieurs personnes, et il y en a d’assez bien trouvés." :