Délibération du parlement au sujet du Fr. Bouëttin
Délibération du parlement au sujet du Fr. Bouëttin, curé de Saint-Étienne-du-Mont,
sur le refus qu’il a fait des sacrements à M. Coffin, conseiller au Châtelet, le 31 décembre 1750
La cour a arrêté que les gens du Roi se retireront dans le jour par devers ledit Seigneur Roi pour lui donner avis du scandale causé par le refus de sacrements fait à M. Coffin, conseiller au Parlement, actuellement en danger de mort, des démarches réitérées de la Cour auprès de l’archevêque de Paris à ce sujet et de ses réponses ; supplier le Roi d’y mettre ordre et de lui représenter de quelle importance il est que la Cour emploie l’autorité qu’elle exerce en son nom pour réprimer de pareils abus, comme aussi les dangereuses conséquences pour le bien de la religion, le maintien des droits du Roi et la tranquillité de ses sujets d’assujettir les mourants à déclarer le nom de leur confesseur ou d’en représenter un certificat par écrit et de le priver des sacrements sous prétexte d’un pareil usage, qui n’est ni reconnu, ni autorisé par la loi.
Élargissement du Fr. Bouëttin, curé de Saint-Étienne-du-Mont, le 31 décembre 1750
Ordonne qu’il sera informé des faits contenus dans la dénonciation et dans les interrogatoires de frère Boüettin ; enjoint audit frère Boüettin d’avoir à l’avenir tout respect dû à la Cour, lui fait défense de récidiver, le condamne en 3 # d’amende et ordonne qu’il sera élargi.
Nota. Ledit frère Boüettin ayant été mandé à la Cour du Parlement pour y rendre compte de sa conduite, répondit insolemment au Parlement, en disant qu’il n’avait point de compte à lui rendre, mais bien à son archevêque. En conséquence de son manque de respect, il fut conduit dans les prisons de la Conciergerie, et y demeura un jour et une nuit, et ne voulut rien prendre pendant ce temps que du bouillon. Il pleura et parut avoir regret d’avoir offensé le Parlement.
F.Fr.10478, f°486