Quelques traits de la vie de l’auteur de la comédie des Philosophes, Palissot
Quelques traits de la vie de l’auteur de la Comédie des Philosophes, Palissot
Quand on a emprunté de l’argent à l’auteur du livre de l’Esprit et qu’on lui doit, il y a de l’ingratitude à le calomnier sur un théâtre.
Quand on est redevable de la place d’académicien de Nancy à la générosité de Rousseau de Genève, il est de la dernière noirceur de le ridiculiser.
Quand on a prostitué sa femme et qu’on l’a reléguée dans un couvent lorsqu’elle a cessé d’être lucrative, on a mauvaise grâce à attaquer des philosophes de grand bien.
Quand on a été capable de faire une banqueroute et qu’on s’est fait chasser d’un emploi pour malversation, on a tort de traiter les philosophes de fripons.
Quand on a soufflé à ses associés la part qu’ils ont dans les gazettes étrangères, il sied mal de s’afficher pour défenseur de la probité.
Quand on a porté le luxe et la lubricité à épouser cinq femmes, et la scélératesse à faire arrêter son beau-frère et le faire condamner à être pendu, ma plume se refuse à de pareilles horreurs.
F.Fr.10479, f°650r