Jeu de piquet entre les princes de l'Europe en 1733
Jeu de piquet
entre les princes de l’Europe
en 1733
La France
C’est à moi de jouer, j’ai la main.
L’Espagne
J’ai deux dames à l’écart, mes trois rois sont bons.
La Savoie
J’ai quinte et 14. Il me manque le point.
La Prusse
Je regarde jouer.
La Lorraine
J’ai bien mêlé les cartes, mais il ne m’entre rien.
L’Empereur
J’ai bien mauvais jeu, je crains le repique.
Le Turc
Je déchirerai bientôt les cartes.
L’Angleterre
Ce n’est pas mon tour de jouer
Le Portugal
Je ne joue point, mais je fournirai de l’argent à mes amis.
La Saxe
Je joue avec trop de cartes, je ne compterai rien.
La Pologne
On a beau mêler les cartes, un seul roi me fera gagner.
Les Treize Cantons
Nous jouons à toute sortes de jeux, pourvu que l’on paie les cartes.
La Czarine
Je n’ai ni roi, ni as, mais ma paye est bonne.
Le Pape
Je ne joue jamais. Je m’arrangerai pour un jubilé.
Les Vénitiens
L’usage du piquet n’est point chez nous. Nous ne jouons qu’à la bassette.
Le corps germanique
Se ressouvient du jeu du piquet, puisqu’il lui est encore dû l’argent des cartes.
Les Hollandais
Ils ont carte blanche. Ainsi sont à l’abri du repique et ne craignent que le capot.
Clairambault F.Fr.12705, p.5-7 - Maurepas, F.Fr.12633, p.196-97