Le quadrille de l'Europe en 1728
Le quadrille de l’Europe en 1728
Le pape
Si ma manille passe sans faire jouer, je fais un grand coup.
L’Empereur
Il ne me manque qu’un roi pour aller à la volle.
Le Roi de France
Je pourrais jouer seul, mais j’aime mieux me faire appeler.
La Reine de France
Un cher petit roi au lieu de mes trois dames me ferait jouer.
Le Roi d’Espagne
Il n’y a que le roi de ma couleur qui puisse m’empêcher le codille.
Le Roi de Portugal
Je joue en cœur et j’appelle le roi de la même couleur.
L’Angleterre
Je ne puis jouer seul, n’ayant ni roi ni matadors.
Le Roi de Suède
Je ne veux être de moitié qu’avec ceux qui sont heureux au jeu.
Le Czar
Je ne joue pas encore.
Le Roi de Pologne
Je voudrais bien faire jouer mon fils, mais je n’ose.
Le Grand Seigneur
J’ai perdu trop de fois pour avoir été appelé. Je ne veux pas risquer davantage.
Le Roi de Sardaigne
Je suis fort tenté de jouer, mais si fin que je sois au jeu, le choix du roi qu’il faut que j’appelle m’embarrasse.
Les princes d’Italie
Nous nous contentions du profit des cartes.
Le Duc de Lorraine
Faute d’argent, je ne puis jouer.
Les Électeurs
Qu’importe qu’on nous appelle, pourvu que nous fassions nos trois mains.
Le Prétendant
Depuis qu’on m’a coupé mon roi, j’ai mauvais jeu.
La Hollande
Tout dépend pour ne point perdre, de bien appeler et de pouvoir fournir aux atouts.
La République de Venise
J’aime mieux voir jouer les cartes que de jouer.
Tunis, Alger et Tripoli
Pour avoir voulu enlever par surprise quelque atout, on nous fait faire la bête de tout le jeu.
Le Cardinal de Fleury
Celui qui n’appellera pas mon roi pourrait bien perdre.
Le cardinal Alberoni
On m’a chassé du jeu pour avoir voulu trop mêler les cartes.
Le Cardinal de Noailles
J’ai mal appelé.
La Compagnie d’Ostende
Deux rois et quelques faux matadors contre moi, pourraient bien faire perdre tout mon jeu.
Arsenal 3128, f°224v-225r