Parodies tirées des pièces de théâtre
Parodies tirées des pièces de théâtre
Le Roi
Esclave d’un ministre indigne de ta foi
Jamais la vérité ne passa jusqu’à toi.
Hérode, Phèdre
Le cardinal de Fleury
Présent le plus funeste
Que pouvait faire au Roi la colère céleste
Phèdre
Le cardinal de Bissy
Non le Ciel en courroux
N’a jamais rien produit de si méchant que vous.
Don Garcie de Navarre
Le cardinal de Rohan
Plus la raison l’attaque, et plus il se roidit ;
Plus elle l’humilie et plus il s’enhardit
La même.
Mgr deVintimille, archevêque de Paris
J’entre en des mouvements qui ne sont pas croyables,
J’en ai de violents, j’en ai de pitoyables,
J’en ai de généreux qui n’oseraient agir,
J’en ai même de bas et qui me font rougir.
Polyeucte
Mgr Tencin, archevêque d’Embrun
Quelque titres honteux en tous lieux on lui donne
Son misérable honneur ne voit pour lui personne
Nommez-le fourbe, infâme et scélérat maudit,
Tout le monde en convient et nul n’y contredit.
Misanthrope
Mgr Languet, archevêque de Sens
On voit dans le fatras des écrits qu’il vous donne
Sa constante hauteur et sa présomption,
Cette intrépidité de bonne opinion,
Cet insolent état de confiance extrême
Qui le rend en tout temps si content de lui-même.
Les Femmes savantes
Mgr de Belsunce, évêque de Marseille
Il se sait si bon gré de tout ce qu’il écrit,
Et tout ce qu’il écrit est plein d’impertinence.
Misanthrope
Mgr de La Fare, évêque de Laon
Et vous serez toujours
Un brouillon, un esprit chaussé tout à rebours,
Une raison malade et toujours en débauche,
Un revers de bon sens, un jugement à gauche.
L’Étourdi
Mgr Fleuriau, évêque d’Orléans
Il fait profession de chérir l’ignorance
Et de haïr surtout et l’esprit et la science.
Les Plaideurs
Les évêques constitutionnaires
Prompts et vindicatifs, sans foi, pleins d’artifice,
Et pour perdre quelqu’un couvrant insolemment
De l’intérêt du Ciel leur fier ressentiment.
Tartuffe
Mgr de Croissy, évêque de Montpellier
Vous êtes le modèle
D’une rare constance, et votre fermeté
Doit être un rare exemple à la postérité.
L’Étourdi
Mgr Soanen, évêque de Senez
Le jour n’est pas plus pur que le fond de son cœur.
Tartuffe
Mgr le cardinal de Polignac
En toute sa personne un haut mérite brille.
Les Femmes savantes
Les Appelants
Dans l’exil, les prisons, que leur constance est rare.
Ils ne s’emportent point dans un sort si barbare
Et le poids continuel de cet accablement
Ne coûte à leur grand cœur aucun égarement,
Et leur haute vertu toujours inébranlable
Les soutient au-dessus de ce qui les accable.
Oedipe
Les curés de Paris
La justice, la foi et le zèle vertueux,
La vérité, l’honneur, tout se trouve chez eux ;
La science, l’esprit, le zèle et la conduite,
Et l’on voit peu de gens qui soient de leur mérite.
Tartuffe Les Femmes savantes
Les jésuites
Ils prêchent en tous lieux des maximes de vivre
Qui par d’honnêtes gens ne se doivent pas suivre,
Et l’on ne voit jamais dans leur grande union
Qu’erreur, que jalousie et que confusion,
Qu’injustices, intérêt, trahison, fourberies,
Noirceur, ambition et lâche flatterie.
A travers de leurs masques on voit à plein les traîtres,
Partout ils sont connus pour ce qu’ils peuvent être.
Tartuffe, Rodogune, Misanthrope
Romilly, syndic de Sorbonne
Toutes les trahisons dont une âme est capable
A ses déloyautés n’ont rien de comparable.
Tartuffe
M. l’abbé Couet
Ce dangereux esprit a beaucoup d’artifice.
Pompée
M. d’Aguesseau, chancelier
Fléau plus dangereux, plus cruel, plus funeste,
Que ne furent jamais les guerres et la peste.
Melpomène
Audience refusée au Parlement
Que chacun se retire et qu’aucun n’entre ici.
Cinna
L’ordre des avocats de Paris
Cet oracle est plus sûr que celui de Calcas
Iphigénie
Les avocats exilés
Ils n’ont trouvé partout que joie et que festins
Pompée
M. l’abbé Pucelle
Son zèle et sa vertu méritent qu’on l’écoute.
Tartuffe.
M. Languet, curé de Saint-Sulpice
Son cagotisme tire à toute heure des sommes.
Tartuffe.
M. Hérault, lieutenant de police
Cet auteur inconnu l’intrigue et l’embarrasse ;
Il ne peut découvrir qui il est, quoi qu’il fasse.
L’Inconnu
Le gazetier ecclésiastique
Il ne déguise rien ce critique zélé,
Et tout ce qu’il contrôle est très bien contrôlé.
Tartuffe
Le tombeau de M. de Pâris
Le peuple cependant que son pouvoir étonne,
Vole de toutes parts, se presse et l’environne.
Britannicus
Les miracles de M. de Pâris
Et quel temps fut jamais plus fertile en miracles,
Quand Dieu par plus d’effets montra-t-il son pouvoir,
Aurez-vous donc toujours des yeux pour ne rien voir ?
C’en est trop ; quoi, toujours les plus grandes merveilles
Sans toucher votre cœur frapperont vos oreilles ?
Vous ne les croyez pas encore les ayant vus.
Athalie
Les malades de Saint-Médard
Rien n’égale l’effort de leurs convulsions.
Tartuffe
Le Père Girard, jésuite
Voilà, je vous l’avoue, un abominable homme.
Non, rien de plus méchant n’est sorti des enfers,
Un traître, un sacrilège, un infâme, un pervers,
Un méchant, un impie, un lâche, un homicide,
Une peste exécrable à tous les gens de bien.
Tartuffe
La Cadière
Je verrai dans cette plaidoirie
Si les juges auront assez d’effronterie,
Seront assez méchants, scélérats et pervers
Pour me faire injustice aux yeux de l’univers.
Misanthrope
Le parlement d’Aix
A servir qui l’achète il est toujours tout prêt ;
Il ne voit rien d’injuste où brille l’intérêt.
Mélite
Utrecht
Tout y respire Dieu, la paix, la vérité,
A vos persécuteurs opposons un asile.
Esther, Phèdre
M. le duc de Mortemart
Le Ciel ne lui fit point en lui donnant le jour
Une âme compatible avec l’air de la cour.
Comme il n’a pas le don de cacher ce qu’il pense
Il fait en ce pays fort peu de résidence ;
Il est franc et sincère, et son plus grand talent
Est de ne point jouer les hommes en parlant.
Misanthrope
La Cour
Tout ce que l’on y dit est loin de ce qu’on pense,
Que la bouche et le cœur sont peu d’intelligence ;
Avec combien de joie on y trahit la foi.
Britannicus
Maurepas, F.Fr.12632, p.457-62 (nombreuses variantes) - F.Fr.12800, p.215-21 - BHVP, MS 665, f°20-22 - Stromates, I, 74-76
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